Après m’être pelé à Concarneau et à Marseillan il y a un mois, nous voilà partis Petra et moi pour un week end pluvo brumo congélo à La Rochelle.
Arrivés sous la pluie vendredi vers 18 heures au port des Minimes nous sommes accueillis amicalement par Jean-Pierre et Madeleine à bord de leur sympathique Dufour 34. Le chauffage efficace du bord nous enveloppe de sa douce ambiance autour d’un thé bien chaud. Nous faisons plus ample connaissance autour d’un gratin de saumon et déjà – le temps passe si vite sur un bateau – nous goûtons la couchette pour un sommeil réparateur après cette semaine de boulot.
Samedi matin nous avons encore quelques emplettes à faire et quelques ajustements à réaliser pour la première sortie du voilier cette année.
Enfin l’étrave est dans le chenal de sortie et le vent nord-est de 3 à 4 devrait nous amener vers l’île d’Aix d’un trait. L’idée est d’aller se planquer au coffre sous l’île pour le déjeuner et de voir ensuite ce que l’on fait. Les faibles coefficients du week-end limitent passablement les choix.
Le ciel couvert, la faible visibilité et la température ambiante n’entament pas notre enthousiasme. Le bateau avance vite et la navigation est plaisante.
En chemin, au milieu du pertuis d’Antioche, n’y voyant goutte nous décidons d’empanner pour aller raser l’île d’Oléron, histoire de voir quelque chose en route.
Bientôt nous découvrons la côte et Fort Boyard. Un petit bord plus tard nous fait raser le sud de l’île d’Aix, déjà nous prenons un coffre.
On est pas si planqué que cela, entre le clapot, la faible houle et le courant de la Charente l’orientation du bateau n’est pas si idéale. Ce n’est dramatique mais on est tout de même un peu ballotté par moment.
Bon : le bateau est en sécurité, on a froid et on a faim. On se planque à l’intérieur. Là je découvre avec stupéfaction la simplicité sidérante de l’allumage du chauffage du bord : tu appuis là et il chauffe, pour l’arrêter, tu appuies là et il s’arrête. J’ai d’autres souvenirs sur d’autres bateaux où on se passait carrément de chauffage tellement c’était le b…l.
Petit repas, petit café et petite sieste histoire de profiter du week-end et nous décidons de rentrer aux Minimes. Un temps nous avions envisagé d’aller nous planquer au coffre dans la Charente, mais nous avions oublié le jeu de tarot.
Le vent est un peu monté, nous prenons un ris avec le génois plein. Les 1,95m de tirant d’eau font merveille pour remonter au prés serré. D’ailleurs il n’y a qu’à regarder le cap que font les autres voiliers à côté de nous pour nous rendre compte des performances du Dufour. Même avec le génois un peu enroulé, il reste très près du vent pour une bonne vitesse.
Le premier bord obligatoire entre l’île d’Aix et le plateau de Fort Boyard nous fait affronter un bon clapot de face. Une fois sorti de là nous virons de bord pour aller chercher la côte et une mer plus plate. Encore un autre bord en longeant la côte et nous arrivons dans l’alignement du port.
Il est encore une fois remarquable de faire le parallèle entre les prévisions : ciel qui s’éclaircit et vent qui faiblit, et la réalité : vent qui forcit et ciel qui s’obscurcit. Bon j’exagère un peu on a eu un rayon de demi soleil pendant 10 minutes.
Mais il prévoient du soleil pour dimanche, donc pas de problème.
Amarrés au ponton, le bateau rangé, il est temps pour un bon thé bien chaud. Et là je peux officier à l’allumage du chauffage. J’appuie et il se met en route : on est dans un roman de science fiction, j’y crois pas.
Un bon repas bien chaud agrémente nos discussions et nos rires pour la soirée. C’est avec plaisir que nous retrouvons notre sac de couchage douillet. Le froid cela fatigue tout de même et je ne suis pas long à tomber dans les bras de Morphée.
Le lendemain, dimanche, réveil matinal et enthousiasme sont de rigueur pour accueillir le soleil prévu. Ce sera peine perdue, pas un brin de soleil de la journée, quasiment pas de vent non plus. Au retour de la douche, nous nous regardons et à l’unanimité on fait : bof !!! Une balade à pied dans La Rochelle sera la bienvenue et on aura pas froid.
Nous avons l’habitude de venir à La Rochelle le vendredi soir et de repartir le dimanche après-midi sans voir autre chose que le bateau, les pertuis et le port des Minimes, en fait nous connaissons mieux l’île d’Yeu, Saint Martin et Ars en Ré que La Rochelle. Que font les marins quand ils ne naviguent pas ? Comme nous, ils flânent autour du port, dans les ruelles anciennes et les parcs alentour. C’est agréable aussi, et puis cela donne l’occasion de se faire un petit resto.
Après la promenade digestive de retour, nous prenons congé de nos hôtes après nous être promis de nous revoir bientôt pour une autre balade marine.
Merci à Madeleine et Jean-Pierre pour leur accueil, et surtout à bientôt.