Du 28 avril au 1er mai 2012.
Enfin je retrouve l’eau après quelques semaines d’abstinence, et sur un nouveau bateau. Le destrier est un Dufour 39 DI de 2004, idéal pour une navigation à six. Cela tombe bien nous sommes six.
Si le vent sera de la partie pour ce long week end, la pluie aussi. J’avais très envie d’aller jusqu’à Yeu, le samedi la météo permettait théoriquement de l’atteindre sur un seul bord, mais avec la perspective de 50 miles au moteur le lundi pour combattre contre un vent de sud-est prévu. Le samedi nous nous arrêterons donc prudemment à Port Olona pour laisser passer l’avis de grand frais à coup de vent prévu le dimanche.
Un temps nous avons envisagé Saint Gilles Croix de Vie où nous sommes allé rarement mais c’est pareil douze miles de plus à faire contre le vent le lundi, nous ont rebuté.
Cette étape écourtée nous a permis de tester le comportement du bateau pour la manœuvre du quick-stop par mer belle et vent de force 4 à 5. Vous vous en douterez les manoeuvres avec un dériveur intégral bi-safran de surcroît ne sont pas de tout repos et la dérive joue un rôle majeur à petite vitesse. Première constatation, il faut garder de la vitesse sinon le bateau devient in-manoeuvrable rapidement. En dessous de deux noeuds pas de salut. Une fois que l’on a compris cela les choses se font toutes seules. Chaque équipier a fait sa manoeuvre et a récupéré Jojo accroché à son Sosso. Je peux ainsi être rassuré, je peux tomber à l’eau.
Dimanche, trente à quarante noeuds de vent nous accueillent au réveil ce qui nous autorise à replonger sous la couette douillette et accueillante. Un petit courageux ira nous chercher croissants et autres pains au chocolat après avoir délicatement mis en marche le chauffage très efficace de notre abri du week end. Le programme de la journée est clair : visite de la ville et de ses curiosités. Pour qui sait chercher les Sables ou La Chaume valent une journée d’étape. Il faut faire abstraction de l’architecture cubito bétonneuse pour découvrir les parfois très belles anciennes demeures et les petites maisons de pêcheur transformées en villégiatures pour touristes.
Lundi retour vers l’île de Ré. Le vent est plus sud-ouest que sud-est ce qui nous permet de faire route directe vers le phare des Baleines. La ligne de traine sera mise à l’eau mais notre taux d’oméga 3 n’augmentera pas du week end.
Nous aurions bien voulu profiter des possibilités d’échouage du bateau pour nous coller à la côte, mais bon !!! Cela n’a pas que des avantages. Premièrement , il faut qu’il fasse beau, ce qui n’est pas le cas. Deuxièmement il faut tout de même un peu d’eau pour s’approcher de la côte et garder de la manoeuvrabilité avec un peu de dérive sortie, hors la marée haute est à 23 heures et il y a peu de marnage. Troisièmement, une fois échoué, il n’y a plus de toilette à bord. Quatrièmement on sera peut être prisonnier d’un champ de vase. Cinquièmement, il faudra attendre onze heures demain avant de décoller. Un équipier nous fera une belle manoeuvre de prise de coffre à la voile en face de La Flotte. Le temps de la réflexion nous fera renoncer à l’échouage devant les contraintes. Un bon repas confortablement amarré au coffre nous fera oublier l’échouage tant convoité.
C’est promis, la prochaine fois on choisira un week end à fort coefficient et on ira s’échouer dans tous les petits ports des pertuis inaccessibles aux quillards.
Mardi grand beau temps comme la veille. Le vent est orienté plein sud est. Nous tirerons deux longs bords jusqu’au pont et après un petit tour dans le pertuis d’antioche il sera temps de rentrer au bercail.
Bilan de ces quatre jours : Heureux de se retrouver et de naviguer ensemble. Nous nous sommes bien mouillés samedi et n’avons pas pû naviguer dimanche, mais il n’y a aucun regret et que des souvenirs de joies et de plaisirs. Le bateau nous plait et nous avons décider de le relouer prochainement. Il ne reste plus qu’à pointer une date.