Bleu Azur

Soleil et froid

Le 16 février dernier j’ai accueilli Loïc, Sébastien et Bruno pour une initiation à la base de Concarneau. L’un est agriculteur, l’autre est ingénieur et le dernier est un colosse tranquille jardinier bourlingueur, un joli mixage en perspective. L’un a son propre voilier mais s’est déjà fait peur, l’autre a déjà fait un peu de dériveur, le troisième est venu découvrir la voile en accompagnant un copain qui lui a venté l’activité.

J’oublie le cinquième larron : Alto, un Glénans 7.60. Superbe bateau école, vieux mais tellement marin.

Et le sixième : Eole, qui soufflera de l’est nord-est un vent glacial et enverra tous les nuages voir ailleurs. On a bronzé, mais qu’est ce qu’on s’est pelé !!

Le temps de faire l’administratif, l’inventaire, le topo sécurité, apprendre quelques nœuds, la journée du samedi est déjà morte : le soleil se couche tôt en février.

Le dimanche 5 à 6 Beaufort annoncé, c’est pas mal pour une première navigation. Après avoir tourné le bateau dans le port pour le mettre dans le sens du vent, j’explique calmement comment gréer les voiles. Foc à l’avant, deux ris dans la grand voile, cela devrait passer. Nous voilà partis. A part le premier demi tour, c’est la première fois que je n’ai jamais tenu la barre au port (à part pour faire la démonstration des manœuvres de port). Comme quoi on peut mettre les stagiaires en responsabilité très vite.

Il y avait pas mal de vent dehors mais tout le monde s’est bien discipliné et s’est attaché dès qu’il y avait quelque chose à faire devant. On a fait nos premiers bords et nos premières mises à la cape. A midi nous sommes allé nous planquer au coffre dans le chenal de Port La Forêt. L’après midi je balance un premier seau – pare battage, récupéré à la cape et au moteur : pas mal. Je suis assez satisfait de cette première journée, tout le monde barre à peu prêt droit, c’est déjà pas mal et on a bien bossé.

Le lundi c’est encore grand bleu, mais un peu moins de vent – tant mieux. Je veux faire des séances de réduction de voilure, nous voilà partis plein sud, entre bon plein et travers. Les manœuvres s’enchaînent et ça réchauffe tout le monde, il reste encore un peu de mer ce qui met un peu de piment. Il n’y a pas besoin de leur répéter qu’il faut s’attacher, il le font et le referont spontanément toute la semaine. Lorsque tout le monde a fait ses manœuvres, nous avons déjà dépassé la mi-distance pour l’archipel des Glénans, autant aller mouiller là bas pour déjeuner. Évidemment tout le monde est d’accord. Je choisi de mouiller à l’abri de Penfret juste à l’ouest du phare. L’eau est plate, turquoise, il n’y a personne, on est bien à l’abri du vent. Déjeuner en terrasse !!!

Bon plein – travers à l’aller, cela veux dire travers – grand largue au retour. Allez … topo gréement du spi. Un long bord de près pour aller un peu au delà de la pointe de Trévignon et on abat en grand. Le pépin est envoyé dans une mer formée, je suis à la barre au début, mais la manœuvre s’est passée comme prévu et ils ne tardent pas à me remplacer. C’est aussi l’occasion de parler de vent réel et de vent apparent.

Nous voilà bientôt au fond de la baie et la plage arrivant hélas trop vite il nous faut affaler, encore quelques bords dans la Baie de La Forêt et il est temps de rentrer. Non sans que cette saloperie de bare-battage tombe à l’eau.

Le mardi sera un peu la réédition du lundi. Nous allons encore à Penfret en escadre cette fois avec un élan 31. C’est l’occasion d’un topo collectif sur le mouillage à couple, qu’il nous faudra abandonné par trop de clapot, et d’un topo relation paysage carte qui est sans doute le plus intéressant que je n’ai jamais fait tellement il y de choses à voir au milieu de l’archipel.

Relation paysage carte

Relation paysage carte

Le mercredi, c’est journée spi, tout le monde y passe. A midi nous allons prendre un catway dans le bassin de Port La Forêt. Avec un peu de chance nous verrons un ou deux IMOCA 60 du Vendée Globe. Tranquillement assis dans le cockpit, nous voyons passer Groupe BEL qui se dirige vers la grue pour être sorti de l’eau. Nous sommes au premières loges, c’est génial. Ensuite petite promenade vers le ponton des 60 pieds. Là nous y découvrons Synerciel, le bateau de Jean Le Cam. On s’approche, il y a du monde qui bosse, on ne veux pas trop gêner, on admire, on cherche à comprendre tous ces bouts, on a la langue qui doit pendre jusqu’aux genoux. Une jeune fille s’active en pied de mât et nous dit que l’on peut monter à bord. Je crois rêver, quel cadeau, fouler du pied un bateau qui vient de brillamment faire le tour du monde, mettre mes pieds dans les traces de Jean Le Cam. Bien sûr on est au port, mais qu’en même, quel cadeau !!! La jeune fille nous prendra même en photo et cette jeune fille est tout simplement mademoiselle Le Cam, la fille de Jean. Décidément il a réussi une carrière brillante mais aussi sa fille. Chapeau…

Retour sur le Glénans 7.60 : c’est petit…

Elan31

Encore un peu de spi et un affalage d’urgence sans le génois pour l’exemple. Je prend la barre un moment pour me faire un petit plaisir au prés serré comme tous les jours. On n’est pas moniteur bénévole que pour partager une passion, on aime aussi se faire plaisir de temps en temps. Alors que je goûtais avec délice les réactions saines de nôtre fidèle ami pour la semaine, je ne vois pas un seau et un pare battage qui volent dans l’eau depuis la descente. Oh les salauds !! En cinq ans d’encadrement c’est la première fois que des stagiaires me font le coup. Bon quand faut y aller, faut y aller : Homme à la mer !!!! Heureusement j’ai passé le test avec succès, sinon j’aurais vraiment eu l’air con. J’en rigole encore : et eux ces enfoirés ils me regardaient faire en rigolant !!!

Jeudi matin, c’est le jour des manœuvres de port, il y a un BMS en cours et justement le port est abrité. L’après midi, prises de coffres dans la baie de Pouldohan. Un petit retour au près serré en se tirant la bourre avec des élèves moniteurs, pas mal mes stagiaires!!!

Vendredi, navigation libre, tous les trois ont le niveau pour s’occuper du bateau. Je reste à bord les doigts de pied en éventail. Un petit quatre Beaufort et le vent glacial ne réussiront pas à refroidir nos cœurs chauffés par la bonne ambiance.

Merci à vous les gars.

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