Mayday, Mayday, Mayday

Stage « Sécurité Perfectionnement » du 22 au 28 février à Marseillan.

radeau

Renversé par une trombe, le voilier a chaviré, le mat n’a pas tenu et tosse contre la coque, un équipier est tombé dans l’eau glacé, il risque de se noyer ou de mourir d’hypothermie. Il y a maintenant un gros trou dans la coque et le bateau coule. La friteuse s’est renversée au moment où le bateau s’est couché, il y a le feu à bord. L’extincteur est périmé et ne sert à rien.

Il est temps d’évacuer. On ouvre le classeur pour savoir où est le radeau de survie. On le percute sous le vent, on s’y précipite en petite culotte et nous voilà parti. Merde il manque un équipier, c’est pas grave de toute manière on va tous mourir asphyxiés par les fumées de ce putain de rafiot qui brûle. A moins qu’on appelle au secours à temps, mais la VHF pas étanche est en train de fondre au dessus de la table à carte.

Je me réveille en suffoquant et en transpirant, je serre mon épouse fort dans mes bras, elle a été réveillée par mes appels au secours.

Heureusement ce n’était qu’un cauchemar.

C’est le cauchemar que j’ai essayé d’éviter pendant une semaine de cours à Marseillan avec sept autres stagiaires et un moniteur passionné. La sécurité sur un voilier n’est pas une chose à prendre à la légère, même en navigation côtière. Trop, beaucoup trop de plaisanciers partent naviguer la fleur au fusil, avec comme seules mesures de sécurité l’achat des équipements obligatoires et sans même avoir lu la notice.

Un exemple tout bête, comment utiliser un miroir de signalisation ? Ce n’est pas quand on sera dans le radeau avec un gros mal de mer qu’il faudra lire le mode d’emploi. J’ai déjà entendu des personnes dire que cela ne servait à rien alors que c’est efficace à plusieurs milles … si on sait s’en servir.

Le sujet est dense, une semaine pour les cours et les séances pratiques sur l’eau, c’est trop court pour tout retenir d’un coup. Il me faudra répéter les simulations d’évacuation, de remorquage, d’homme à la mer, les topos sur l’incendie, la voie d’eau, la survie, etc… avant d’avoir tout assimilé correctement.

Il y a tant de détails qui peuvent faire la différence en cas d’accident qu’il vaut mieux y avoir pensé avant et avoir répété les procédures régulièrement.

Ce cours a été pour beaucoup d’entre nous une évolution et une remise au clair de nos pratiques. Continuellement nous avons imaginé la mort à tous les coins de rue ou plutôt de vague, on a exorcisé tout ça avec de bons éclats de rire. J’ai pris énormément de plaisir à suivre ce cours et à apprendre beaucoup. J’ai surtout aimé le bon sens marin de notre formateur et je me répète sa phrase qui nous a tous fait rire : « Si vous évacuez par force 12, il faut vous faire une raison les gars : vous allez mourir !! ».

En vrac les sujets abordés :

  • Homme à la mer : manœuvre, remontée, soins
  • Immersion en eau froide et hypothermie
  • Evacuation
  • Communication en haute mer
  • Survie en mer
  • Phénomènes météorologiques dangereux
  • Phénomènes océanographiques dangereux
  • Consultation médicale d’urgence
  • Incendie
  • Voie d’eau
  • Démâtage et gréement de fortune
  • Safran de fortune
  • Remorquage
  • Echouement
  • Chavirement
  • Mais aussi les aspects juridiques des accidents maritimes et la responsabilité du chef de bord

C’est un peu dommage que ce cours ne soit réservé qu’aux seuls moniteurs et qu’il ne soit conseillé qu’à partir du monitorat hauturier. En fait toute personne qui monte à bord devrait connaître une partie des notions et des risques abordés pendant ce cours.

Mes prochains stagiaires se verront proposer beaucoup plus de séances et de topos sur ce sujet.

Vivement le 13 avril…

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