J’ai rencontré Muriel et Martin il y a quelques temps lors d’un stage que j’ai animé aux Glénans. Ils étaient débutants. C’est un couple dynamique et pimpant qui avait à l’époque l’intention de tout larguer et de partir faire le tour de la Méditerrannée. C’est sûr, me direz vous, on rencontre plus de gens qui en exprime l’idée que de gens qui le font.
Hé bien ces deux ont déjà leur bateau.
Ils m’ont fait l’honneur de nous inviter Petra et moi pour partager leurs premiers bord et prendre le bateau en main.
Jeudi, Muriel m’attendait à la gare de La Roche sur Yon sous un soleil de plomb. Une heure plus tard nous étions assis avec Martin dans le cockpit de Yvanan à partager une bouteille d’eau bien fraîche dans ce fabuleux endroit qu’est Port Bourgenay.
Le bout des doigts nous picotaient à tous par l’envie d’aller passer cette affreuse digue et de rejoindre la brise rafraîchissante. Pas beaucoup de vent, pas de houle c’était le moment ou jamais. Ce fût fait rapidement.
Nous voilà partis tous les trois direction le large (Petra nous rejoindra samedi). Il faut prendre nos marques, où est cette fichu manœuvre ? Qu’est ce qui bloque ? Rien de dramatique, nous apprenons tous les trois à nous servir d’une grand voile à enrouleur dans le mât. C’est plutôt marrant de découvrir autre chose. Enfin les voiles sont établies et la ligne de traîne à l’eau. Quelques virements de bords, quelques empannages, l’essentiel a l’air de fonctionner. Il faudra bien changer quelques bouts mais rien de grave.
Il n’y a vraiment pas grand monde sur l’eau malgré le beau temps en cette fin de juillet. Muriel et Martin découvrent de loin Les Sables d’Olonne. Au bout de trois heures vers le large, je propose de tourner les talons et d’aller dormir à Port Olonna. M&Ms en sont très enthousiastes, eux qui depuis plusieurs mois font des aller retour Chartres – Port Bourgenay pour préparer le bateau sur ber.
En embouquant le chenal d’entrée il y a un concert sur la rive droite. Muriel hallucine, c’est sûr que ça la change de Talmont Saint Hilaire.
Vendredi, vers 9h – 9h30 nous repartons cette fois pour La Rochelle où Yvanan subira quelques travaux supplémentaires. Hélas il nous faudra abandonner Muriel à Port Bourgenay, elle rejoindra La Rochelle avec la voiture. Elle en était bien triste mais ils ont tourné le problème dans tous les sens, le trajet La Rochelle – Port Bourgenay autrement qu’en voiture est tout simplement infaisable sauf à disposer de trois jours.
Le vent sera changeant en direction et en force pendant ce trajet, un peu de soleil, quelques gouttes. Martin apprend, fait ses manœuvres seul avec l’aide du pilote qu’il apprivoise rapidement. C’est le but, j’assiste, je conseille, mais j’en fais le moins possible, demain Muriel et Martin seront seuls sur leur bateau. En fait ils m’offrent une balade pour glander alors que c’est eux qui bossent, il y a pire comme navigation. Si: je fais la vaisselle…
Vers 19h nous sommes comme d’habitude très agréablement accueillis aux Minimes, nous embarquons Muriel et nous décidons d’aller prendre un coffre à la plage de Sablanceau pour dîner.
Vers 22h nous repartons, pas pour rentrer aux Minimes, mais pour faire le tour de l’île de Ré de nuit. Il manque cette expérience nocturne à mes hôtes et il faut absolument profiter du vent de secteur sud en début de nuit tournant ensuite au secteur nord.
Repérage des feux, de leurs secteurs, de leur rythme, de leur fréquence, relèvements, tableaux des courants, etc…, c’est la concrétisation de ce qu’ils ont appris pour le permis hauturier. En fait il y a tellement de chose à faire pendant la nuit que le temps passe assez vite. Nous passons les baleineaux très facilement avec un léger courant qui nous pousse au large. Et le vent tourne comme par magie au passage du phare. Un moment nous avons douté de l’heure d’arrivée mais après être largement tombé le vent est revenu pour nous emporter aux Minimes où Petra nous attendais à 9h avec les croissants.
Nous n’allons tout de même pas en rester là, Eole pousse à 18 nœuds, direction l’île d’Aix. Nous expérimentons la réduction de voilure avec l’enrouleur de GV, encore quelque chose de nouveau. Nous arrivons rapidement au mouillage sous le vent de l’île et jetons l’ancre par 6 – 7 m de fond. La marée peut descendre on a de la marge. Déjeuner et une petite sieste plus tard, nous aurions mis le pied à terre, mais il aurait fallu gonfler l’annexe et essayer le moteur contre 20, 25 nœuds de vent. C’était au moins la douche assurée à l’allée et en cas de problème… Fouras ?
Donc nous sommes allez au restaurant à La Table Basque aux Minimes, pas facile de trouver un restaurant qui vous accueille à 23h30, celui là si et on y mange bien.
Vu l’arrivée pas tout à fait parfaite ce samedi soir avec beaucoup de vent. Dimanche matin, Muriel et Martin ferons trois heures de manœuvres de port tous les deux comme des grands. Maintenant ça va mieux.
Fatigués mais heureux nous dégustons enfin la bouteille de champagne pour honorer cette première tous les cinq. Repas, nettoyage du bateau et nous nous séparons déjà pour rentrer si loin les uns des autres.
Au milieu de tous ces stagiaires, j’avais bien remarqué que Muriel et Martin étaient sympathiques. Je ne me doutais pas alors qu’ils deviendraient des amis que j’ai hâte d’aller voir en Grèce ou ailleurs sur Yvanan. Dimanche soir, j’avais un peu le blues tellement c’était bien mais tellement c’était déjà fini.
Muriel et Martin ne sont bien sûr pas encore tout à fait prêt pour le grand départ, mais maintenant qu’ils ont le bateau en main, il leur faut naviguer à deux, par étape de 30 à 50 miles d’abord, puis une navigation de 24 heures. Pour tout tester, pour s’aguerrir et enfin partir en toute sécurité quand ils se sentiront prêts.
Bon voyage les amis.
Merci beaucoup Roger !
Ton article nous a beaucoup touchés.
Tu as énormément contribué à la réussite de notre projet.
Bon vent à toi et à très bientôt…
C’est surtout votre volonté qui a fait le job. Je n’ai mis qu’un peu d’huile dans les rouages.
Bon vent et à très bientôt. Petra et moi vous envions beaucoup.